De l'algèbre matricielle au
langage
en effleurant chimiquement le code
génétique
Par Gérard A. Langlet
Hypercercles
et Equivalents Matriciels
Soit M une matrice carrée de rang n composée
exclusivement de 0 et de 1. Son déterminant, considéré modulo 2, est soit 0
soit 1, nécessairement. Lorsque ce
déterminant vaut 0, il n'existe pas de matrice IM telle que le produit
matriciel modulo 2 de IM par M (ou de M par IM) ait pour résultat I la
matrice-unité conforme c'est-à-dire de même rang n.
Le déterminant d'une telle matrice I vaut toujours 1 , modulo 2 ou non. Si le déterminant modulo 2 de M vaut 1, alors IM existe et son déterminant vaut également 1.
Le déterminant classique de la
matrice inverse d'une matrice inversible quelconque est toujours l'inverse de
celui de la matrice inversée. Si on
divise tous les termes d'une matrice inversible quelconque par le déterminant
de cette matrice, on obtient un couple formé par le déterminant d'une part, et une nouvelle matrice dont le déterminant vaut 1,
d'autre part.
On peut considérer que toute matrice
inversible se décompose en un module (son déterminant), et en une matrice normalisée M de module toujours
égal à 1. Alors, on peut remplacer le mot module
par rayon, et la
matrice normalisée inversible par un point situé sur un cercle
trigonométrique représenté dans le plan
complexe. Toutes
les matrices-unité se
situent, pour tout rang n, sur l'axe
réel au point habituellement désigné par 1. Le
rayon vaut 1 et l'argument (angle
au centre en représentation complexe polaire) est nul.
Si une matrice inversible M est de
rang 2, sa matrice normalisée M (dont
le déterminant vaut 1) est une matrice
de rotation dans le plan, nécessairement.
Elle s'identifie avec cet angle-argument
qui représente, sur le cercle trigonométrique, l'angle à parcourir pour passer de l'angle nul, celui de la matriceunité, à
elle-même.
Puisque la transformation, exprimée
par la matrice inverse normalisée IM,
est une rotation de même angle et de
sens opposé, il s'ensuit que cette matrice inverse correspond à un point du cercle
trigonométrique situé à la même abscisse, mais avec une ordonnée de signe
opposé : on tourne dans l'autre sens : ce point est symétrique du point
représentatif de la matrice M par
rapport à l'axe réel. IM est donc le conjugué complexe (unique) de M,
et inversement.
Lorsque M, matrice normalisée
supposée inversible, est de rang supérieur à 2, cette matrice s'identifie à un
point d'une sphère hypercomplexe. Pour le rang 3, cette sphère est une
"sphère trigonométrique;" la matrice, inversible, est définie dans
une base vectorielle à 3 vecteurs indépendants, orthogonaux entre eux, formant
un trièdre euclidien Oxyz direct. Un des trois axes, par exemple Ox,
peut toujours être considéré comme l'axe réel,
les deux autres étant des axes virtuels
1 et 2. Le plan passant par le centre de la sphère (point 0, origine O), le point unité (
1, 1 sur l'axe réél) et par le point représentatif de la matrice sur la
sphère, coupe cette dernière en définissant un grand cercle que l'on peut
considérer comme un cercle
trigonométrique classique : on se trouve ramené au cas précédent.
Le
parcours à
effectuer sur cette
section plane, depuis le point 1 (matrice-unité de même rang, ici 3) vers le
point représentatif de la matrice M,
va correspondre à un angle : M,
normalisée, est une matrice de rotation dans l'espace, autour d'un axe passant
par l'origine et perpendiculaire à la figure, réductible à une matrice de
rotation dans le plan, du même angle, autour de l'origine. Nécessairement, le point représentatif de la
matrice IM inverse unique de M, se trouve dans le même plan de
figure, et correspond à une rotation dans le plan du même angle et dans l'autre
sens.
Le même raisonnement peut être tenu quel
que soit le rang de la matrice, avec des hypersphères que l'on va couper par un plan qui aura toujours la
même propriété essentielle : celle de contenir aussi le point inverse unique
représentatif de la matrice IM
inverse de M, en tant que complexe
conjugué du point représentatif de
M.
Cette propriété est indépendante du
rang et de l'algèbre de description qui peut être soit une algèbre hypercomplexe, soit une algèbre entière modulo p
(algèbre p-adique); elle est vraie en particulier pour p
valant 2, donc en algèbre diadique, celle de l'ensemble Z/2Z qui
ne concerne que les deux nombres 0 et 1.
Or, il se trouve
a) que 0 et 1
sont les deux seuls nombres que sache gérer un ordinateur;
b)
qu'il
est possible d'exprimer tout signal (donc toute mesure) avec 0 et 1
seuls ;
c)
que
0 et 1 sont les deux SEULS nombres qui, élevés à une puissance p réelle positive quelconque, sont idempotents :0p vaut 0 et 1p vaut 1.
Cette dernière propriété implique
nécessairement qu'il sera possible, par une transformation linéaire, de passer de toute modulation d'un signal, exprimée par 0
et 1, à toute autre modulation de même dimension (nombre de bits).
L'algèbre de Z/2Z est la seule algèbre dans laquelle on puisse a priori faire disparaître toute
non-linéarité, ce qui est strictement IMPOSSIBLE dans les autres algèbres, à
savoir celle(s) que les physiciens utilisent... quotidiennement.
Alors, dans cette algèbre de Z/2Z, toute transformation utile,
linéaire par essence, va pouvoir
s'exprimer, directement dans le langage de l'ordinateur, par des matrices composées de 0 et 1 seulement,
c'est pourquoi il devient urgent d'en exposer les propriétés, actuellement
ignorées des physiciens.
On peut déjà déduire des raisonnements ci-dessus :
a) que
des matrices binaires inversibles vont, au fur et à mesure que leur rang va croître, remplir, de manière de
plus en plus dense, des hypersphères
dont les sections bidimensionnelles passant toujours par le centre seront
toojours des cercles trigonométriques vus dans le plan complexe, eux-mêmes remplis
de manière de plus en plus
dense.
b) que
la représentation de nombres complexes et d'angles, donc l'étude, ignorant les
formules trigonométriques classiques, va pouvoir se faire avec 0 et 1 seuls,
sans que l'on ait besoin de définir pour cela d'autres classes de nombres,
comme les nombres négatifs, les nombres rationnels, les nombres irrationnels,
les nombres transcendants (e et
p) ou encore la constante complexe i
(rappelons que -1 ne peut exister modulo 2), la fonction sinus, la fonction
cosinus, etc...
On peut en donner un exemple très
simple, avec des matrices de rang 2, codables dans un ordinateur en quatre bits
seulement, puisqu'elles n'ont que 4 termes.
La matrice suivante :
|1 1| a pour carré
(produit matriciel par elle-même)
|1 0|
|2 1| qui correspond, modulo 2, à
|0 1|
|1 1| |1 1|
a pour cube
(double produit matriciel par elle-même)
|3 2|
qui correspond, modulo 2, à
|1 0|
|2 1| |0 1|
a pour bicarré (produit matriciel du carré par
lui-même)
|5 3| qui
correspond, modulo 2, à
|1 1|
|3 2| |1
0|
Il ressort de ce
simple examen, car on pourrait continuer la construction,
a) que chaque puissance matricielle successive
de ladite matrice (ici à partir de
la troisième puissance, le cube) est la somme, terme à terme, des deux
précédentes, (la suite matricielle devenant une suite matricielle de
Fibonacci),
b) que ces matrices, toutes symétriques, contiennent toujours, dans leurs deux premières lignes ou colonnes, deux nombres entiers successifs de la suite de Fibonacci, alors que les secondes lignes ou colonnes contiennent les deux nombres successifs précédents de la même suite (il s'ensuit que les rapports de deux puissances successives terme à terme vont tendre vers le nombre d'or si on itère l'élévation en puissance),
c) que la période, lorsque les résultats sont
considérés modulo 2, vaut 3, donc que
les trois puissances successives modulo 2 (par exemple les puissances 1, 2
ainsi que 3, la matrice-unité) sont des racines
cubiques de l'unité, exactes, strictement équivalentes aux nombres
complexes j, j2et 1.
On peut
d'ailleurs vérifier que la somme des trois matrices
|1 1| +
|0 1| + |1 0| donc
|2 2| vaut bien |0
0|
modulo 2
|1 0| |0 1|
|2 2| |0 0|
comme il convient pour la somme des n racines nièmes de l'unité, dans toute algèbre avec laquelle on
puisse les défmir.
Déjà, on a pu définir, sans aucune
erreur et en quatre bits, deux constantes fondamentales de la
physique, les opérateurs de rotation
ternaire de l'espace métrique tridimensionnel autour de l'axe du temps,
dans un sens ou dans l'autre, car le carré de l'une des deux matrices autres
que la matrice-unité est aussi,
nécessairement, son inverse matriciel unique, et également, comme on l'a
expliqué plus haut, son conjugué complexe.
Note. Avec la représentation traditionnelle des nombres complexes basées sur des axes carétsiens (a+bi), il était impossible de définir en toute rigueur j et j2 dans un ordinateur, car la partie imaginaire est irrationnelle (±sinus de 2p/3), même en double précision (en consommant néanmoins 128 bits de mémoire ainsi parfaitement gaspillés, alors que quatre suffisent).
On peut aisément montrer qu'il existe, pour tout rang de 2 à l'infini, des matrices (appelées génitons) exprimées par 0 et l seulement, et qui aient la même propriété :
II suffit pour cela de considérer, pour un rang quelconque, l'ensemble des matrices suivantes (l'exemple choisi, reproduit ci-dessous, à gauche, se rapportant au rang 9), dont chaque colonne, complétée par des 0, contient les coefficients du binôme: la matrice est donc un triangle de Pascal immergé dans une matrice carrée :
| 1
1 1 1 1 1 1 1 1| |0 0
0 0 0
0 0 0 1|
| 8
7 6 5 4 3 2 1 0| |0 0
0 0 0
0 0 1 ¯8|
| 28 21 15 10 6 3 1 0 0| |0
0 0 0
0 0 1
¯7 28|
| 56 35 20 10 4 1 0 0 0| |0
0 0 0
0 1 ¯6 21
¯56|
| 70 35 15 5 1 0 0 0 0| |0 0
0 0 1
¯5 15 ¯35 70|
| 56 21 6 1 0
0 0 0 0| |0 0
0 1 ¯4 10 ¯20
35 ¯56|
| 28 7
1 0 0 0 0 0 0| |0 0 1
¯3 6 ¯10
15 ¯21 28|
| 8
1 0 0 0 0 0 0 0| |0 1 ¯2 3
¯4 5
¯6 7 ¯8|
| 1
0 0 0 0 0 0 0 0| |1
¯1 1 ¯1
1 ¯1 1
¯1 1|
La matrice de droite est l'inverse de celle de gauche. Chaque terme de l'une est symétrique d'un terme égal en valeur absolue dans l'autre, par rapport au point central des deux matrices (ici l souligné au croisement des diagonales, comme
pour tout rang impair, mais qui tomberait au centre de quatre termes pour tout rang pair), cette propriété va se conserver module p, avec p entier, en particulier si p vaut 2. Et, dans ce dernier cas, la restriction sur la valeur absolue disparaît, puisque l'algèbre de Z/2Z est non signée.
Dans le cas à gauche ci-dessous, la matrice est le retournement vertical dans le plan, de la matrice de gauche ci-dessus; par symétrie, le même raisonnement s'applique également au retournement horizontal, matrice transposée de la matrice ci-dessous à gauche; la matrice de droite est encore l'inverse matriciel de cette dernière; cette fois, les termes ne subissent plus de symétrie par rapport au centre; en algèbre module p avec p valant 2, il existera donc un couple de matrices auto-inverses, pour tout rang, de 2 à l’infini.
| 1 1 1 1 1 1
1 1 1| |1
¯1 1 ¯1
1 ¯1 1 ¯1 1|
| 0 1 2 3 4 5
6 7 8| |0 1 ¯2 3
¯4 5
¯6 7 ¯8|
| 0 0 1 3 6 10 15 21 28| |0
0 1 ¯3 6 ¯10
15 ¯21 28|
| 0 0 0 1 4 10 20 35 56| |0
0 0 1 ¯4
10 ¯20 35 ¯56|
| 0 0 0 0 1 5 15 35 70| |0 0
0 0 1
¯5 15 ¯35 70|
| 0 0 0 0 0 1 6 21
56| |0
0 0 0
0 1 ¯6 21
¯56|
| 0 0 0 0 0 0
1 7 28| |0 0 0
0 0 0 1 ¯7 28|
| 0 0 0 0 0 0
0 1 8| |0 0
0 0 0
0 0 1 ¯8|
| 0 0 0 0 0 0
0 0 1| |0 0
0 0 0
0 0 0 1|
On
peut démontrer ces propriétés par
celles des coefficients du binôme et par les formules des combinaisons de N objets P à P. Mais la démontration matricielle, plus générale, permet de
s'affranchir de l'écriture d'équations : Dans le développement de y en puissances successives, si on remplace y par x+l, la
transformation inverse consiste à remplacer x par y-1; alors les coefficients, termes des
matrices inverses l'une de l'autre, sont bien les mêmes partout au mêmes
endroits, au signe près, et strictement identiques modulo 2, lorsqu'on ne
retient que la parité (reste, toujours 0 ou 1, de la division entière par 2).
En une seule courte démonstration, on
prouve ainsi que tous les triangles de Sierpinski, fractals célèbres,
parités des triangles de Pascal, disposés ainsi en matrices carrées non triviales,
sont, pour tout rang, selon leur disposition, soit auto-inverses, soit inverses
de leur carré matriciel, donc constituent, dans ce dernier cas des
représentation rigoureuses des racines cubiques complexes de l'unité,
opérateurs de rotation ternaire de notre "espace-temps"
traditionnel.
On peut aussi démontrer que tous les
carrés matriciels des matrices de Pascal, dans lesquelles les coefficients du
binôme sont disposés verticalement, ont pour résultat des matrices dont tous
les termes ont la même parité que celle de leur inverse matriciel. Modulo 2, les carrés et les inverses sont
identiques. Le carré de la première
matrice de rang 9 à disposition verticale présentée plus haut; est reproduit
ci-dessous à gauche, sa parité étant reproduite
à droite :
| 256 128 64 32 16 8 4 2 1| |0 0 0 0 0 0 0 0 1|
|1024 576 320 176 96 52 28 15 8| |0 0 0 0 0 0 0 1 0|
|1792 1120 688 416 248 146 85 49 28| |0 0 0 0 0 0 1 1 0|
|1792 1232 832 552 360 231 146 91 56| |0 0 0 0 0 1 0 1 0|
|1120 840 620 450 321 225 155 105 70| |0 0 0 0 1 1 1 1 0|
| 448 364 292 231 180 138 104 77 56| |0 0 0 1 0 0 0 1 0|
| 112 98 85 73 62 52 43 35 28| |0 0 1 1 0 0 1 1 0|
| 16 15 14 13 12 11 10 9 8| |0 1 0 1 0 1 0 1 0|
| 1 1 1 1 1 1 1 1 1| |1 1 1 1 1 1 1 1 1|
La figure suivante n'est qu'un exemple; on peut la construire avec des polygones réguliers à un nombre quelconque de côtés.
Soit une matrice normalisée M, ne contenant que 0 ou 1, telle que
son élévation à la puissance 5 ait pour résultat une matrice unité I. (voir l'exemple proposé deux pages
plus loin).
On peut concevoir qu'elle représente
un sommet d'un pentagone régulier dont les autres points-sommets sur un cercle
trigonométrique sont les puissances successives M2, M3,
M4 et M5 de
ladite matrice
M5
est aussi I. Alors, M est inverse de M4 tandis que M2
est inverse de M3, sur ce cercle trigonométrique, et
réciproquement. Les nombres complexes correspondants (en fait des nombres
hypercomplexes), sont conjugués deux à deux par rapport à l'axe réél.
Il en serait de même pour toute matrice normalisée, quelle que soit la puissance de cette matrice qui s'identifie à I l'unité.
Or, pour un rang fini quelconque n, le nombre de combinaisons de matrices
différentes possibles (carrées) ne contenant que 0 ou 1 est 2n2 donc fini. Une
proportion minoritaire d'entre elles a un déterminant non nul. En itérant le
produit matriciel modulo 2, d'une matrice normalisée,
par elle-même, on obtient nécessairement d'autres matrices dont le
déterminant vaut toujours 1, donc dont les arguments sont toujours espacés d'un
même angle sur le même cercle trigonométrique qui les porte en tant que
points.
Supposons qu'on ne parvienne jamais
sur le point I (ou 1) l'unité. Il
faudrait alors que les puissances successives, ou bien forment une suite
infinie de matrices différentes (non congruentes) ce qui est impossible pour un
rang fini, ou bien que les sommets du polygone régulier sautent la valeur 1 :
le polygone serait déphasé. Il
est obligatoire que l'on retombe, à un moment quelconque, sur un sommet déjà
connu, quel que soit le parcours, et ce, dans les deux sens, c'est-à-dire si l'on itère la multiplication
matricielle sur la matrice inverse, unique, et conjuguée de M. Par symétrie, un de ces sommets déjà
connus doit se situer sur l'axe de symétrie du système, l'axe réél. On ne peut,
pour un nombre de sommets impair (donc un polygone dont on réunit les points
par argument croissant (modulo 2p) que tomber sur le point réél appelé 1 ou
I. Pour un nombre de sommets pair,
on passera aussi par une matrice non triviale, nécessairement auto-inverse,
représentant une pseudo constante -1
située sur l'axe réél à l'opposé de 1.
Mais il résulte de ce raisonnement
que toute matrice normalisée M admet
une puissance k (entier positif) identique à une matrice-unité, et, qu'en
conséquence, la puissance k-1 de M est aussi la matrice inverse de M ET
son conjugué hypercomplexe. Si k est
pair, il existe en outre une matrice puissance (k/2)ièmede M, nécessairement auto-inverse modulo 2, et qui n'existe pas si k est impair.
On pourra, en résumé, assurer toute
transformation sur n’importe quel type de problème, de manière linéaire,
en mettant à profit l'algorithmique simple et précise qui va résulter
de ces propriétés des matrices dans Z/2Z,
directement dans la mémoire des ordinateurs, et ce avec toute la précision
nécessaire, sans utiliser d'autres applications autres que celles qui sont
nécessaires pour programmer des produits matriciels sur des bits.
Or, le produit matriciel est une loi
de composition interne sur l'addition et la multiplication, opérations qui se
réduisent, en algèbre logique isomorphe de l'algèbre entière modulo 2, à
l'équivalent logique de ces
opérations considérées modulo 2.
Comme la disjonction - le Ou Exclusif
logique - (notée
Å en mathématiques, mais simplement
¹ dans la norme internationale IS08485) correspond
à l'addition modulo 2 et que la conjonction
ET logique (notée
Ù) correspond à la multiplication modulo 2, la loi
de composition interne
¹.Ù peut désormais
symboliser le produit matriciel (et aussi le produit scalaire) dans tous les
cas ; mais, pour simplifier, on peut utiliser le symbole "." (point
gras), dans la notation, comme on le fait couramment d'ailleurs en calcul
matriciel classique.
Annexe : Exemple de matrices normalisées racines
5e de l'unité (il n'en existe pas pour un rang inférieur à 4):
Puissance:
1 2 3 4 5
|1 1 1 0| |0 0 1 1|
|1 1 0 0| |1 0 0 1| |1 0 0 0|
|0 1 1 1| |1 0 1 1| |0 0 1 0| |1 0 1 0| |0 1 0 0|
|1 0 1 0| |0 1 0 0| |0 1 1 1| |1 0 1 1| |0 0 1 0|
|0 1 1 0| |1 1 0 1| |1 1 1 1| |0 1 0 1| |0 0 0 1|
Règle (propriétés quantiques des matrices binaires ou de Z/2Z)
- Une matrice normalisée de rang n sera au maximum racine 2n-1 de l'unité.
C'est ainsi qu'une matrice M de rang 2 peut être soit racine carrée
soit racine cubique de l'unité, et que des éléments de symétrie supérieurs à
des groupes d'ordre 3 ne peuvent intervenir pour des états de couples interagissant l'un sur l'autre.
Exemples de tels couples de bits, parités ou spins, en général décrits par d'autres notations, selon les habitudes de différentes disciplines scientifiques :
|XX| parités
sexuelles,
|↑↑
spins (état triplet),
|XY|
|↑↓ (état singulet);
|AA| |BB| groupes sanguins,
Ces matrices de deux états sont
isomorphes de la matrice normalisée racine cubique de 1'unité j, le 2-géniton G
|1
1|
|1
0|
et décrivent, effectivement, les états possibles pour les systèmes observables à deux parités différenciées.
Il résulte également de ce qui précède, qu'une évolution dynamique de systèmes peut se décrire par des multiples d'angles (nécessairement considérés modulo 2p), donc par de simples sommes angulaires successives; si les mesures que l'on effectue (et c'est ce qui est en général le cas), ne permettent pas de connaître les variations sur l'ensemble des axes orthogonaux relatifs aux multiples parités des systèmes, on risque d'aboutir à des formules qui seront seulement approximatives.
Un exemple notoire de cette incomplétude se retrouve par exemple dans les équations logistiques, mais aussi dans toutes les mesures spectrales : on relève des intensités mais non des amplitudes; on n'a pas accès à la phase du système, ce qui revient, par exemple, à essayer de comprendre l'évolution d'une population (qu'il s'agisse d'électrons, d’individus, d'espèces chimiques, biologiques ou monétaires), avec pour seul paramètre le comptage de cette population.
Ainsi, dans le plan complexe, ne
disposerait-on que d'une information relative à un seul axe (réel ou
imaginaire, le choix est indifférent, car cette notation n'est qu'une affaire
de convention).
Une application telle que
a¬2a va impliquer, si elle est itérée, un angle qui
double chaque fois, ce qui correspond à l'élévation au carré d'une variable
complexe Z. On aurait alors, en la
décrivant ainsi, une application itérée de formule Z¬Z2+c (c étant une constante a priori complexe, mais ici
nulle, introduite seulement pour bien montrer la parenté qui existe avec les
formules de Fatou et Julia, popularisées par Mandelbrot).
La connaissance d'un paramètre mesuré
sur l'un des axes de projection, non plus comme une amplitude, mais comme une intensité,
donc comme un carré, peut avoir tendance à faire prendre pour variable
x
le carré
d'une seule des deux
projections, par exemple sin2a si
a est la vraie
variable (cachée). Alors, si l'angle
prend une valeur double entre deux
mesures, ce que l'on va observer, le nouvel
x,
correspondra
(sans que l'on s'en doute) à sin22a, formule qui, grâce à la trigonométrie classique
devient : (2 sina cosa)2 donc
4 sin2a cos2a ou encore 4sin2a(1-sin2a)
c'est-à-dire finalement
x¬4 x (1- x). (On obtiendrait un
résultat analogue en considérant l'autre axe, avec un déphasage de
p/2, mais la démonstration serait légèrement moins
courte). Voici peut-être pourquoi cette
équation logistique, qualifiée de non
linéaire (elle est effectivement non linéaire en
x) car elle s'exprime à l'aide d'un paramètre qui est insuffisamment
analysé, a pu faire illusion sinon fureur, dans de très nombreuses disciplines
depuis environ 130 ans : proposée par Verhulst au siècle dernier, elle a été
reprise, en physique comme en médecine, en écologie aussi bien qu'en analyse
financière, et fait encore, de nos jours, des gorges chaudes dans la théorie du
chaos; on cherche encore aussi à comprendre et à formuler ce chaos à l'aide
d'équations à variation continue, alors que toutes les mesures que l'on puisse
effectuer physiquement, ainsi que nos perceptions,
sont toujours des échantillonnages discrets des phénomènes! L'algèbre des parités va permettre,
espérons-le, de mieux comprendre les systèmes complexes comme des assemblages
de tout OU (Exclusif) rien, et de simplifier drastiquement
les calculs, en rendant intégrable,
puisque linéaire et précis, ce qui ne l'était pas, autrement.
Toutefois, ce type d'équations aura été utile pour montrer :
a) qu'il existe une unité dans le comportement de
TOUS les systèmes dynamiques donc évolutifs,
b) qu'il
existe des états stationnaires (en écologie, comme en chimie industrielle, on
parle de régulation).
Ainsi, dans l'équation précédente,
x
est
fixe si ce paramètre vaut 3/4. Mais
alors, quel est le sens physique d'une telle constante ?
Non seulement on retrouve cette
constante, ou son double 3/2 ou son inverse 4/3, sans trop bien la comprendre,
dans nombre de formules dans lesquelles intervient ce que l'on appelle la "dimension fractale" (par
exemple dans l'absorption ou la transmission de la lumière par les nuages),
mais elle est connue... depuis 25 siècles!
On la doit en effet à Pythagore de Samos, qui ignorait, et pour cause,
les "fonctions sinusoïdales" et les fréquences, mais découvrit, en
pesant des masses (exactement des marteaux de forgerons), ce rapport essentiel
pour nos perceptions sonores : 4/3 est le rapport fondamental de l'intervalle
de quarte (diatessaron) et 3/2 celui de l'intervalle de quinte (diapente) en musique, donc en acoustique - le doublement étant le rapport de la gamme
complète. Convaincu que les nombres
devaient tout expliquer, il déduisit - malheureusement - d'autres rapports
fractionnaires d'entiers pour les autres intervalles de la gamme, alors que la
seule itération de ce rapport 4/3 dans un sens, ou 3/4 dans l'autre, permet de
reconstituer toutes les notes de la gamme chromatique naturelle.
Il suffit de s'apercevoir que 3/4 est
le carré de
Ö3/2 ou, mieux, le produit de iÖ3/2 par -iÖ3/2 c'est-à-dire d'une valeur imaginaire
y par son conjugué complexe
y*. Ce
produit
yy*,
fondamental en mécanique quantique, correspond alors directement au produit du
sinus de j par celui de j2 ,
preuve, s'il en fallait encore une, que ces deux constantes exprimées
maintenant en matrices de parités opposées 0 et 1, gèrent effectivement les
transformations de ce que l'on appelle en dynamique l'état stationnaire. Et
Fibonacci ne pouvait pas savoir non plus, à la fin du XIIe siècle, lorsqu'il
découvrit sa fameuse suite en étudiant la reproduction des lapins, que la seule
matrice des micro-gènes sexuels, découverte bien plus tard, codant aussi bien
les "êtres vivants", à reproduction sexuée, que les états des électrons et ceux des "magnétons", et reconnue aussi indépendamment - par les spécialistes de la phylotaxie (la croissance des plantes),
était aussi l'opérateur de transformation, racine cubique de l'unité, de notre
espace lui-même. En cherchant bien, on
s'aperçoit maintenant que cette matrice se retrouve partout, et, en
particulier, quand il s'agit de coder de l'information essentielle
(comme un patrimoine génétique), ainsi que la transmission optimale de cette
information.
Par exemple, Louis Braille,
non-voyant et non mathématicien, âgé seulement de 16 ans, inventa et
perfectionna, à partir de 1825, un code d'une efficacité époustouflante,
utilisé actuellement sur toute l'étendue de la planète, basé sur les matrices
binaires, alors que le binaire fut "réinventé" par George Boole près
de 40 ans plus tard : le binaire était connu des Chinois ("Yi^King"
ou "Izin", le "Livre des Mutations") depuis des
miIlénaires, et fut étudié par Leibniz à la fin du XVIIe siècle,
puis réoublié; il fut popularisé, surtout grâce à Claude Shannon, seulement
vers la fin des années 1920, et utilisé, pour l'informatique, encore bien plus
tard.
Une autre découverte, encore plus
récente (Crick & Watson, 1954) fut celle de la structure en double hélice
de l'ADN (acide désoxyribonucléique) qui code notre patrimoine génétique entier
(le génotype), dont notre aspect physique (phénotype) et notre cerveau, donc
notre comportement et notre "intelligence". Tout notre acquis se trouve rassemblé en de longs assemblages moléculaires,
les chromosomes, qui, déroulés et mis bout à bout, constitueraient un fil
d'Ariane invisible, long d'environ 150 cm.
Un alphabet de 4 lettres - ou, plus exactement de deux fois deux lettres
qui se retournent (un peu comme les consonnes respectivement labiale sourde et dentale sonore "b"
et "d" ou les consonnes respectivement gutturale sourde "q" et labiale sonore "p"; ces lettres sont les 4 retournements
possibles, dans le carré, de la même forme, respectant les compositions
de "symétries-miroirs" fondamentales aussi bien dans le graphème que
dans la description verbale de leur valeur phonétique - voir l'Annexe).
Les quatre lettres du code génétique
sont, elles, traditionnellement, les initiales des noms de composés chimiques
(bases puriques et pyrimidiques) qui
se lient entre elles deux à deux. Ainsi
la base T (thymine) se lie à la base A (adénine) pour former la paire AT
(appelée simplement A); la même
paire, alors retournée, devient TA (appelée simplement T). De même, la base G
(Guanine) se lie à la base C (Cytosine), pour former la paire GC (appelée
simplement G), cette paire,
retournée à son tour, devient CG (appelée simplement C). Un assemblage de 3 de ces lettres (ici en gras), parmi 4, tel que GAG ou ATC est un
"mot vivant" ; ces mots sont capables de coder, accolés dans des
phrases, toutes les protéines qui nous composent. D'abord, on remarquera ce rapport 3 sur 4, toujours le même. Mais on peut aller beaucoup plus loin,
c'est-à-dire rechercher exactement où se trouve, chimiquement, le code de ces
molécules, et sous quelle forme :
En examinant de près les formules
développées de ces assemblages simples de type Meccano, boîte N° 1, un chimiste
remarquera, dans la paire AT un couple et dans la paire GC un triplet de liaisons faibles, faciles à
assembler ou à désassembler (comme du Velcro) appelées des
liaisons-hydrogène. Les assemblages des
atomes qui portent ces liaisons sont de deux types seulement et ressemblent,
comme par hasard, à la fois aux assemblages de parités que Braille utilisa pour
coder efficacement sa langue maternelle, et... aux matrices dont il a été
question plus haut.
Sans entrer ici
dans des détails chimiques, on peut penser que Dame Nature utilisa, pour coder le patrimoine génétique du
vivant, des éléments chimiques qui se trouvaient, à la surface de notre planète,
en quantité non négligeable, à savoir l'azote (N pour "nitrogène") et
l'oxygène (O) en priorité. L'hydrogène H
ne manquait pas non plus dans l'eau H20 alias aqua simplex.
Dans la paire AT et la paire TA (AT retournée),
on va trouver l'assemblage schématique de gauche, alors que l'on va trouver
l'assemblage de droite dans la paire GC et la paire CG (GC retournée) :
|O
N| |N O|
|N O| |O N| |N O| |O
N|
N N signifie qu'il existe une liaison
hydrogène (non figurée ici) entre deux atomes semblables d'azote, et N O
signifie qu'il existe une liaison hydrogène entre deux atomes, dissemblables,
d'azote et d'oxygène.
Avec la notation 1 pour N (majoritaire dans l'atmosphère) et 0 pour O (minoritaire), la configuration de gauche présente une analogie totale avec la matrice sexuelle |X X| dans laquelle X est codé 1 et Y codé 0 (le chromosome
|X Y| Y est d'ailleurs plus petit que le chromosome
X).
Une des deux matrices carrées est
racine cubique de l'unité et son retournement est racine carrée (modulo 2 comme
on l'a vu); 3 sur 4 des positions
possibles sont remplies de 1, de N ou de X.
Les matrices de droite, comme celles
de Braille à partir de la lettre "k", ont 3 lignes et 2
colonnes. Transcrites en notation 0 1 et
immergées dans une matrice carrée (rendue inversible modulo 2) qui a alors le
rang 3, elles présentent une symétrie plus complexe (notamment heptagonale) modulo
2.
Il reste encore à réfléchir beaucoup
sur ces codages qui sont optimaux - ils codent, avec seulement deux fois deux
lettres, tout le "vivant" - mais sont loins d'avoir livré leurs
secrets; on peut toutefois penser que cette avalanche d'analogies, toutes
explicables par des symétries cachées,
révélées seulement en algèbre modulo 2, recouvre une unité entre la physique et
la biologie bien plus forte qu'on ne l'avait entrevue jusqu'ici ; on
pourrait certainement renforcer l'exploration de celle-ci en augmentant le
caractère transdisciplinaire de la recherche, et en orientant davantage les
capacités de cette recherche, nationale et internationale, vers une étude plus
poussée de la nature profonde de l'entité mystérieuse que l'on appelle Information et qu'en réalité on
connaît très mal.
Annexe
Universalité de la Symétrie (application langagière)
Dans le langage humain, les symétries
surgissent de partout dès que l'on commence à les traquer. Dans la page précédente, on voit que la forme
des symboles comme celle des lettres de notre alphabet, n'est pas
quelconque. Si les minuscules
"b" "d" "p" "q" respectent dans leur
forme une symétrie d'ordre 4, ce n’est certainement pas par hasard. "b" est verticalement
symétrique de "d", alors que les deux consonnes sont sonores (ou
voisées), mais l'une est labiale et l'autre est dentale. "b" est horizontalement
symétrique de "p" alors que les deux consonnes sont labiales mais
l'une est sonore et l'autre sourde.
"b" est centrosymétrique
de "q" (l'élément de symétrie est un centre) alors que l'une est labiale
sonore et l'autre gutturale sourde. On
peut en donner bien d'autres exemples avec les majuscules, les chiffres
romains, d'autres alphabets et aussi avec des idéogrammes d'origine diverse.
La sémantique et la phonétique
sont intimement liées par la symétrie également. Pour s'en apercevoir, il convient de faire
abstraction de l'écriture, surtout dans notre langue dont l'orthographe
constitue un parangon d'hyper-complexité.
L'homme parle depuis toujours, mais écrit, et surtout, lit couramment
depuis peu. (merci, Jules Ferry). Des règles aisées à trouver grace à
l'établissement de liens forts entre l'algèbre binaire matricielle (logique et
modulo2), et les groupes cycliques (discipline actuellement enseignée nulle
part ... ) ont récemment permis d'avancer l'hypothèse - (Congrès Int. sur le
Chaos et la Complexité, Blois, juin 1993), que les mots et les concepts étaient
marqués par les organes - les voies qui les émettaient ou les
percevaient; la différenciation (comme la reconnaissance) s'effectuerait alors
par symétrie, soit préférentiellement sur les voyelles et diphtongues pour les
langues où ces dernières jouent un rôle majoritaire - cas de la plupart des
langues occidentales vocaliques (indoeuropéennes) ou agglutinantes
(finno-ougriennes), soit sur les consonnes dans le cas contraire (comme dans
les langues sémitiques).
Quelques exemples, compréhensibles
par tout le monde, suffisent à le montrer heureusement, la langue française,
comme la langue anglaise qu'elle contamina fortement autrefois, regorgent de
mots d'origine diverse, par exemple latine ou grecque.
Prenons un mot anglais comme
"voice", du français "voix", (du latin "vox,
vocis").
Décomposons-le délicatement en
monèmes (consonnes ou voyelles "atomiques"); nous obtenons quelque
chose comme : "V oo ee z".
(A noter que les sons "o"
et "ou"- "oo" en anglais - dérivent de la meme origine, ils
ne sont d'ailleurs pas différenciés du tout dans les langues sémitiques).
Permutons les voyelles, ce qui donne
: "V ee oo z". En prononçant
cela, on perçoit le mot "Views".
Le premier signifie "ce qui est entendu", le second "ce
qui est vu".
Un phénomène analogue existe
d'ailleurs, toujours en anglais, entre des mots comme : "N ee oo z"
ce qui est appris (et espéré bon) et la permutation "N oo ee z" qui perturbe le précédent et est
mauvais (le couple "News"/"Noise". "News" est d'ailleurs aussi bien
"ce qui est entendu" que "ce qui est vu et lu"). On peut ajouter que des omissions vocaliques comme "N - oo Z" ou "N ee -
z" correspondent à des mots indiquant respectivement ce avec quoi on
perçoit autrement - à la fois ce qui est bon ou mauvais ("Nose") et
ce avec quoi on marche ("Knees").
D'ailleurs, en français la signification est inversée par rapport à la
phonétique : "Nez" et "{ge}Noux".
La langue française exhibe des
homonymies indiquant que le mot se trouve déjà sur l'axe de symétrie vocalique,
alors que langue anglaise, avec peu de voyelles pures, permet d'étudier une
différenciation qui n'existe plus chez nous phonétiquement, mais subsiste dans
l'orthographe... heureusement, parfois.
Ainsi le mot "V wa" ne possède plus deux monèmes vocaliques
mais un seul, sur lequel la permutation est évidenunent nilpotente (n'a aucun effet), on ne peut pas non plus omettre une
voyelle ou une émission vocalique... qui n'existe pas. Ce qui est entendu est
alors "Voix", alors que les flexions "Vois" ou
"Voit" se rapportent à ce qui est vu, tout à fait indépendamment de
la "Voie" de pénétration.
Passons au grec, avec les racines de,
justement, ce qui est entendu, "jwnh", "Phônê", la "Voix" -
sans laquelle la phonétique n'existerait
pas - et de ce qui est vu, ou, plus exactement de ce qui a été vu, observé :
"jainomenon" le "phénomène"; le suffixe "me" ("me") indique le passé et
"ménos" (neutre "ménon") est le suffixe du participe passé;
la diphtongue "ai" ne se prononçait pas "aïe" comme on
l'enseigne chez nous en cours de grec classique, mais entre "é" et
"ê", comme d'ailleurs, de nos jours en grec moderne. Bien que les racines latines et grecques
"phoné" et "phéno" soient totalement différentes, on est
bien obligé de constater que la permutation vocalique agit strictement de la
même manière.
Avec d'autres racines latines,
présentes dans des mots passés en français aussi bien que dans le vocabulaire
international, on va retrouver la même loi : Prenons les mots
"Audio", relatif à ce qui est entendu, et "Video", relatif
à ce qui est vu (respectivement, en latin, "j'entends" et "je
vois"). Autrefois, le U, prononcé "ou" et le V n'étaient pas
différenciés (voir les incriptions romaines); "v" était une
semi-consonne très voisine du "w" anglais. "W" et "oo" sont le même
monème. "W oo d ee o" et
"W ee d e o", prononcés par des Anglais, sont assez proches de la
prononciation latine originale; la règle est certes moins nette, mais on la
débusque néanmoins encore une fois. De même, en latin, "W ee z oo s",
"visus", le "visage", est ce qui est vu, tandis que "W
oo z ee s" aurait été compris comme le génitif "vocis" de
"vox", "voix".
Si l'on prononce "î" "eu", un
Anglais entendra "ear", "oreille" et un Français "yeux", alors que si on prononce
"eu" "î", un Français percevra "oeil" et un
Anglais peut-être "eye" (plutôt prononcé "a"
"î"). Mais l'identification phonétique de "eye" au pronom personnel "1", toujours écrit en
majuscule, n'est pas non plus un hasard. L'organe permet au "Je" de
percevoir l'environnement en écho, comme, en grec, justement,
1"'écho", "en grec "Ecw" reflète 1"'Egw" "Ego", (également en latin,
"je" ou "moi"); en grec, les deux consonnes
c chi et
g gamma sont aspirées,
respectivement durement et doucement (comme en allemand "ch" est dur
après "a" "o" "u" et doux autrement); mais
"Ecw" exprime aussi la possession en signifiant
aussi "j'ai" prononcé "jè" en français avec une voyelle
sonore alors qu'elle est sourde dans "je". Ce jeu du je est-il un jeu
de Lego? Car, même avec un mélange de racines germaniques, grecques et latines
ou américano-argotiques, les permutations font la loi (comparer
"talk" "t o 1 k" et "glotte" "g 1 o t",
"OK" et "KO", qui,
bien entendu, s'entend conune "chaos" !).
On pourrait objecter que latin, grec,
anglais et français sont des langues cousines; alors passons à 1’inversion
consonantique de l'arabe, langue dans laquelle les voyelles sont des parents
pauvres, apparaissant comme secondaires, pour l'euphonie; en arabe, comme dans
d'autres langues sémitiques, les racines essentielles se composent de trois consonnes, dont les flexions
vocaliques viennent différencier le sens. (En chinois, les noms propres ont trois syllabes
... )
"Ktb" signifie "ce qui
est vu", exemple, avec des voyelles : "kitab"
. "le livre", l'écrit. La plupart des Occidentaux connaissent un
autre dérivé célèbre de cette racine : alors qu'en grec, "mè" est -
entre autres - un suffixe indiquant le passé, comme on vient de le voir avec
"phénomène", et qui s'ajoute à droite de la racine, "mè" indique également le passé en arabe,
mais, (par symétrie ou contradiction car "mê", en grec comme en
français "mais", indique encore la contradiction!), "mè"
est un préfixe qui se met alors devant : on obtient ainsi : "mèktb",
prononcé automatiquement "mèktoub", "ce qui a été écrit, donc
lu", alias le fameux "destin incontournable"
Alors, si vous voulez vous faire
comprendre en Orient, essayez à tout hasard "Bitikallim ingilissi ?"
- en anglais "Do you speak English?" Une fois ôtée "allim"
la désinence verbale, on s'aperçoit que le radical "btk" relatif à la
parole, donc à "ce qui est entendu", présente, comme on aurait pu
s'en douter, une nette symétrie par rapport à "ktb" "ce qui est
vu", puisqu'il s'agit d'un retournement complet du radical, lequel est
aussi triplement consonantique... que les mots du code génétique
lui-même.
En outre, la langue arabe doit adorer
la symétrie numérique, puisque les
adjectifs numéraux se mettent au féminin pour s'accorder avec un substantif
masculin... et réciproquement.
L'opposition vu/entendu se retrouve aussi en vietnamien, et il serait
intéressant d'explorer les langues africaines, indiennes et polynésiennes,
pourquoi pas ?
En réfléchissant bien (car les
exemples abondent), il est normal que des individus provenant d'une même
origine, tous codés à l'aide du même alphabet génétique, répercutent, à leur
insu, dans leur langage naturel, avec
les symétries duquel ils jouent parfois (cf. les contrepèteries), comme dans
celui qu'ils "inventent" - qu'il s'agisse du braille, du morse ou du
verlan - des lois de symétrie binaire qui, manifestement, gèrent dans tous ses
aspects un "système général".
L'étude de ce dernier, appelé aussi Univers (et pas seulement au sens
astronomique du terme), a été abusivement partitionnée, au XXe
siècle surtout, en "sciences dures" et en "sciences
molles", pour le plus grand bienfait de l'incompréhension qui semble
résulter actuellement de cette dichotomie arbitraire, infiniment regrettable
quand on désire comprendre, en tentant de recoller les pièces du puzzle, par un
regard orienté tous azimuts.
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